Shotsort

Durant cette première phase, il a été nécessaire de s’imprégner du workflow spécifique aux photographes de mode indépendants. Ce travail s’est appuyé sur des séances de shadowing ainsi que sur des entretiens qualitatifs, permettant d’identifier les objectifs et besoins de chaque utilisateur potentiel.

Ces échanges ont également permis de mettre en lumière les points de friction, qui représentent autant d’opportunités et de leviers pour la conception de notre solution. Cette phase a abouti à la définition d’un ensemble de fonctionnalités et d’idées à explorer, dans le but de concevoir un produit utile et capable de s’intégrer harmonieusement dans un processus déjà complexe, riche en étapes et en outils divers.

Dès le début du processus, l’objectif a été d’identifier les fonctionnalités susceptibles d’avoir un impact significatif pour l’utilisateur. Grâce aux résultats issus de la recherche utilisateur, le potentiel d’un outil de gestion des fichiers a été mis en évidence, à la fois pour le photographe et pour ses clients. Cependant, à ce stade, il est facile de tomber dans le piège d’un outil "tout-en-un", visant à couvrir des cas d’usage très divers, au risque de perdre en cohérence et en efficacité.

Par conséquent, le recourt à des matrices de priorisation et de faisabilité a permis de définir les fonctionnalités à explorer en priorité, en fonction de leur impact sur l’expérience utilisateur et de leur complexité de mise en œuvre. Cela a permis de définir un MVP (Minimum Viable Product) qui servira de base pour les itérations futures, mais surtout d'axe de positionnement pour la suite du projet.

À ce stade, la fonctionnalité phare du produit est identifiée : offrir à l’utilisateur la possibilité de trier et de nommer ses clichés en fonction des poses du mannequin, détectées grâce à l’intelligence artificielle. En effet, chaque entreprise impose son propre système de nommage des fichiers, basé sur les poses, ce qui rend leur classification et leur renommage fastidieux et chronophage pour les photographes.

Afin de tester cet axe de valeur, un POC technique a été réalisé, permettant de démontrer la faisabilité de la détection des poses et de leur classification automatique. Ce POC a permis de valider la pertinence de cette fonctionnalité, mais également de mettre en lumière les contraintes techniques et les ajustements nécessaires pour une intégration réussie dans le produit final.

Une fois le positionnement validé auprès d'un panel de testeurs, il a fallut intégrer notre fonctionnalité et l'articuler comme un produit au sein d'une interface ergonomique.

Le wireframing a permis de définir l'architecture de l'application, de valider les parcours utilisateurs et de définir les interactions clés. Cela a également permis d'identifier les éléments de l'interface et de les organiser de manière à ce que l'utilisateur puisse accéder rapidement aux fonctionnalités essentielles, tout en gardant une vue d'ensemble sur son projet en cours.

L’objectif était de concevoir une interface moderne et intuitive, permettant à l’utilisateur d’identifier rapidement les actions principales tout en offrant une vision claire de l’avancement du projet. La simplicité et la clarté ont été privilégiées pour guider efficacement l’utilisateur à chaque étape du processus.

De plus, le workflow a été pensé pour s’intégrer harmonieusement dans l’environnement complexe des photographes. En tenant compte de leurs outils et méthodes de travail, l’interface vise à simplifier leurs tâches et à garantir une expérience fluide, sans créer de nouvelles frictions.

La conception de ce produit a mis en lumière la complexité de créer une application à la fois performante et intuitive, sans tomber dans le piège d’un outil surchargé et fouillis. Grâce à une approche méthodique et centrée sur l’utilisateur, empruntée à la méthodologie UX, le projet a pu maintenir une cohérence solide malgré l’ambition initiale. Les retours utilisateurs ont été essentiels pour orienter efficacement le raisonnement et éviter des choix déconnectés des besoins réels. Avec le recul, il apparaît que l’interface actuelle, bien que fonctionnelle, pourrait être davantage allégée. Par enthousiasme, elle s’avère presque en avance sur le projet, ce qui complexifie sa prise en main. L’objectif d’une interface "finie" à ce stade est avant tout d’obtenir des retours concrets d’un panel élargi d’utilisateurs, en privilégiant une présentation épurée pour mieux valider les premières hypothèses.

Les prochaines étapes consistent à retravailler l’interface pour la simplifier davantage, en ligne avec les enseignements obtenus. Ensuite viendront le choix de la stack technique et le développement de l’application, avant d’initier une phase de tests en accès anticipé avec un panel élargi. L’ambition, après ce premier sprint, est d’aller au-delà et de créer une véritable plateforme de gestion des fichiers, facilitant leur traitement et leur partage entre photographes et clients. Cette vision se concentre sur les points de friction connexes à notre problématique, en intégrant progressivement des cas d’usage validés. Contrairement à une approche visant à créer une "super-app", nous nous appuyons sur une méthodologie lean : tester, affiner et construire en tenant compte des besoins réels, tout en respectant les limites et les spécificités de l’écosystème existant.